Sous l’épiscopat de Gontier le Baigneux (1368-1385), un grave différend s’éleva entre l’évêché du Mans et les moines d’Evron au sujet d’intérêts temporels. Pour régler cette question, les moines d’Evron déléguèrent le prieuré de Champgenêteux qui s’acquitta de sa mission avec honneurs et obtient de l’évêque d’assez grands avantages. L’accord fut signé le 24 mai 1372.
Les prieurés de Bais et d’Hambers étaient des annexes du prieuré de Champgenêteux. Ce dernier avait été fondé grâce à la générosité de quelques grands seigneurs de la contrée, qui vinrent en aide aux religieux d’Evron. Dans l’Aveu (acte de dépendance d’un vassal envers son seigneur) rendu au roi Louis XIV, le 2 avril 1669, Charles de la Porte, duc de Mazarin et de Mayenne déclare comme relevant du duché de Mayenne, le prieuré de Champgenêteux fondé en partie par les seigneurs de Mayenne, lequel prieuré relevait directement de ce duché indirectement pour le surplus, au moyen de la Seigneurie de Montesson, avec charge envers Mayenne de service divin et de 60 sous de taille (en redevance) au devoir féodal annuel.
Charles de Montesson en 1632 racheta par une rente de 45 livres un service de 15 jours que le prieur devait personnellement à l’abbaye d’Evron.
Le seigneur d’Averton se regardait aussi comme fondateur. En 1683, un litige s’éleva entre le seigneur de Mayenne et Antoinette d’Averton au sujet des revenus du prieuré de Champgenêteux. L’affaire fut arrangée par André du Bois, seigneur de Courceriers. Ainsi le seigneur de Mayenne et Antoinette, dame du bourg d’Averton, veuve du comte de Belin, furent déclarés co-fondateur du prieuré.
D’après une tradition populaire, au temps où les seigneurs d’Averton possédaient le château de CHASSE-GUERRE, paroisse d’Hardanges, ils venaient de ce château à Champgenêteux par un chemin réservé dont une trace subsistait encore à la Révolution. Quelques tronçons de ce chemin se nommaient les Ruelles d’Averton (l’abbé Aubin a cherché les chemins répondant à ce nom : l’un passe par la Tercerie, le Livet, la Maison Rouge, qui ne répond pas à ce qui précède. Malgré cela, du coté des Besnardières, il y a un champ nommé « champ des Ruelles »).
Dans un livre de la petite Histoire de la Mayenne, on dit que le seigneur d’Averton-Belin fut un disciple partisan de Blaise de Montluc, chef du parti catholique, au temps des guerres de Religion. Après sa conversion il devint farouche défenseur de la Religion Catholique.
Légende : Avant sa conversion, on disait qu’il possédait un cheval nommé l’Oiseau, extrêmement agile qu’il montait en compagnie du Diable. Un jour ce cheval faisant un écart, aurait laissé l’empreinte de son sabot sur un bloc de pierre qui est connu sous le nom de « pierre talonnée » (il se trouve sur la route de Izé vers Saint Germain, 50m avant le carrefour de la chapelle du Chêne. On dit aussi que ce bloc de pierre était transporté dans les airs par la « diablesse » qui voulait écraser la toute nouvelle chapelle du Chêne, mais qui le perdit en route lorsque son tablier se déchira....
On dit encore : qu’après la mort de Belin, sa femme voulut suivre les traces de son mari, menant une vie de débauche, mais la mort la surprit, elle fut damnée et comme punition, toutes les nuits, elle devait partir du château de la Chasse-Guerre dans un char de feu trainé par des chevaux vomissant la flamme par les naseaux. Elle passait à la tour du Parc d’Averton et à minuit se trouvait à la Pyramide dans la forêt de Pail....
Ainsi s’exprimaient les Anciens, le soir, à la veillé, autour de la cheminée, devant les jeunes enfants ravis et terrifiés....
Revenons au Prieuré : En 1688, Jean Bodin, curé de Brécé était prieur comandataire de Champgenêteux. Il reconstruisit ou restaura le prieuré. Au-dessus de la porte se trouve encore aujourd’hui une plaque d’ardoise qui porte une inscription et des armoiries :
« J’étais un lieu fort délaissé
Jean Bodin curé de Bressé
Conseiller, aumonier du Roy
M’a mis en l’état que tu voy
Il estoit doyen de Passais
Prieur de céans de et Baiz »
1688
Description de l’armoirie :
Écu de forme moderne
Accompagné de 2 palmes croisées
Traversé par un bâton de prieur
Sans émaux connus
Chargé d’une chèvre courant sur un rocher
C’est une gravure au trait de la famille Bodin de Poitiers
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