Entre les années 350-390, Saint Liboire évêque du Mans, s’appliqua de tout son pouvoir à reconstruire les églises détruites par les Saxons dans la plus grande partie de son diocèse. Il ne se contenta pas de faire disparaître les ruines accumulées par les barbares, il fonda encore un grand nombre d’établissement religieux.
Il créa de nouvelles paroisses au nombre de 17. La fondation de Champgenêteux date de cette époque. Si cette paroisse n’a pas la gloire d’avoir été fondée par Saint Julien et ses successeurs immédiats, elle a du moins le privilège insigne de remonter à une des époques les plus remarquables de l’Eglise du Mans. Malicorne, Bannes, Nuillé sur Ouette, Assé le Boine, etc datent eux aussi du IVe siècle.
Comment s’établit la Foi à Champgenêteux ? Se borna-t-on à évangéliser les habitants de la contrée et à bâtir un temple pour la réunion des fidèles ? Ou bien procéda-t-on comme au IXe siècle en établissant des fermes qui étaient en même temps des centres précieux pour l’agriculture et des foyers de lumière pour la civilisation ? C’est ce qui est difficile à préciser. Cependant on peut croire que Champgenêteux ne fut d’abord qu’une simple ferme qui fit partie pendant un temps assez long, de la propriété de l’évêque du Mans.
Saint Hadouin donna Bais aux bénédictins d’Evron dès l’an 642. Il est possible que Champgenêteux ait été donné aux moines à la même époque. En effet, en 988, le vicomte Robert de Blois qui avait épousé une princesse normande, entreprit de rebâtir le monastère d’Evron. Il fit venir des religieux de Saint Pierre de Chartres. Dans le diplôme délivré à cette occasion, l’église de Champgenêteux est désignée sous le nom de « Saint Gervais et Saint Protais de Champgenêteux ». L’expression employée indique une restitution et non une donation pure et simple : « Reddidit etiam ecclesiam sanctii Gervasii de Campo Genetoso ». Dans cet acte, il est aussi fait mention du Teil, de Marches et de Bonne Fontaine.
Cependant les bénédictins ne s’établirent à Champgenêteux qu’un peu plus tard, sous l’épiscopat de Gervais (1035-1055). Cet évêque était le fils de Haimon, seigneur du Château du Loir et de Bellême.
A cette époque on vit se multiplier dans les campagnes les établissements religieux. Les supérieurs de monastères (qu’on appelait Abbés) en accord avec les évêques comprirent qu’il n’y avait pas de moyens plus efficaces pour civiliser les ancêtres que de multiplier les prieurés. Les Francs, dont l’humeur guerrière ne rêvait que de hauts-faits d’armes, devaient être attachés au sol pour le cultiver et le défricher. Les moines le comprirent, ce qui fait leur mérite. Ils ont réellement entrepris le défrichement de la Gaule et rendu à ce seul point de vue, d’immenses services.
Pendant que l’abbaye (monastère) de Saint Vincent fondait un prieuré à Nuillé sur Vicoin, pendant que l’abbaye de la Couture du Mans envoyait des religieux établir des fondations au Genest à Grenoux, l’abbaye d’Evron ne demeurait pas inactive : elle fondait Moulay, Izé, Bais, Champgenêteux et autres lieux. Sur chaque terre où les moines avaient commencé quelque culture, les cabanes des hommes de travail, libres, colons, serfs ou esclaves groupés autour de la croix croissaient en nombre et arrivaient à former un hameau. La population augmentait et le village se transformaient en paroisse.
Hildebert, évêque du Mans (1097-1125) confirma la donation du vicomte de Blois. On trouve dans cette acte la mention Maurice (1216-1231) travailla avec ardeur à la réforme de son diocèse du Mans. Il changea les dignités d’Archiprêtres en celles d’Archidiacres. Le doyenné d’Evron fut soumis à l’archidiaconé de Laval. Champgenêteux faisait partie du doyenné d’Evron (comme maintenant en 1978) qui comprenait alors 32 paroisses.
En 1231, le chevalier Henry de la Horte accorda aux religieux d’Evron l’usage de la forêt de Mirebel, proche du bourg de Bais, pour le chauffage du dit prieuré de Bais, annexe de Champgenêteux.
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